Voyons voir... Il connaît le terroir
de chaque homme et sait le sublimer comme personne : un petit grain de
foi par ici, un zeste de crainte par là, une dose de persévérance, deux pincées de vertu, trois
bonnes louches d’abandon, un grand paquet de charité… Oui, Dieu n’est pas moins
cuisinier que réparateur de montres ou concepteur d'édifices.
Et même plus ! Il nous mitonne un festin de
viandes grasses et de vins capiteux, de viandes succulentes et de vins
décantés[1]. Sa
seule difficulté, ce sont peut-être les quantités. Douze paniers pleins de
restes[2], six
cent litres de bon vin[3], des
poissons à ne plus savoir qu’en faire[4]… Il
cuisine toujours en surabondance.
Mais attention, avec lui, pas
question de venir les mains dans les poches pour s’en mettre derrière la
cravate. Chez Dieu, c’est un peu l’auberge espagnole ; la maison fait
crédit à qui veut mais les invités doivent y mettre du leur. Ils sont attendus à la même table, le cœur réconcilié et habillés de fête[5] pour
lui offrir tous les ingrédients qui font leurs vies afin qu’il les transfigure,
par une cuisine issue d’une longue tradition, mais qui reste toujours nouvelle,
simple et audacieuse.
Bon, ce festin, c’est surtout
pour la vie éternelle, mais chacun peut dès maintenant en sentir la bonne odeur
dans sa vie. Et même en déguster les prémices à chaque eucharistie, lorsque
offrant à Dieu le pain et le vin de nos vies, nous le recevons lui-même en
retour. Oui vraiment, Dieu est bon cuisinier, et même le cuisinier suprême. Non
content de nous nourrir, il se donne lui-même en nourriture. Goûtez et
voyez comme est bon le Seigneur[6] !
[1] cf. Is 25, 6
[2] cf. Mt 14, 20
[3] cf. Jn 2, 6
[4] cf. Lc 5, 6
[5] cf. Mt 22, 12
[6] cf. Ps 33, 9
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