Belle mise en abîme tout de même,
recevoir les honneurs républicains tout en manifestant si clairement que l’on
s’en tamponne le coquillard, mais tout en les recevant quand même, mais tout
en… Si XXIè siècle : vivre au sein d'institutions du sens, de représentations collectives (c'est à dire de concepts, de règles, d'usages qui constituent les prémisses et les conditions de possibilité de la formation des intentions individuelles) tout en les
déconstruisant, n'est-ce pas ce que font tant de nos bien-pensants ?
Tout est socialement construit
donc déconstructible, plus besoin de s’encombrer de scrupules, de respect, de politesse.
Alors, au hasard, le savoir vivre, l’entreprise, la République ou le
mariage… « we don’t give a fuck »
diront ceux qui ont tout compris.
Seuls résistent à toute
déconstruction : la force nue, l’intérêt égoïste, le plaisir fugace. Et surtout
l’argent ; vainqueur silencieux.
Mais une fois toute institution,
toute représentation démontées, sur quoi fonder le vivre ensemble ? Même Jean-Luc
Nancy, l’un des penseurs de la déconstruction avec Jacques Derrida, s’interroge
dans Esprit sur l’impossibilité de structurer une société sans la croyance en
des représentations partagées...
Que partageons-nous aujourd’hui ?
Le démon de mon cœur s’appelle à quoi bon, écrivait Georges Bernanos en exergue
des Grands cimetières sous la lune. Résistons-lui.