quand on n'a que l'amour



« Quand l'homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l'équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu'il lui a pris. »  Lc 11, 21-22
                              


Seigneur, pourquoi ?

Nous étions forts, magnifiques. Craints, admirés. Pas une faille dans l’armure. Métaphysique, dogmatique, morale… tout faisait système, tout concordait. A nous le pouvoir de la norme : dire le bien et le mal, le licite, le déviant. A nous richesse, beauté, puissance... Mécènes et inspiration des artistes, onction des rois ; avec nous se façonnait la Civilisation européenne... Et trésor des trésors, nous prenions soin de tes brebis. Ces petits, ces pauvres nous les gardions. Nous réglions leurs vies du ventre de leur mère à celui de la terre, leur apprenions le bien et le mal, les protégions des loups. Notre règne manifestait ton règne, notre gloire la tienne.

Sécurité trompeuse !

Car peu à peu, ce monde nous a terrassés. Pendant deux siècles[1], le combat a fait rage. Nous avons tonné, fulminé, menacé, brandi la Vérité, les anathèmes ; nous avons compris, accueilli, dialogué… Nous fûmes combatifs et virils, nous fûmes humbles et discrets... rien n’y fit. Et comme une maison s’affaisse d’un coup lorsque le sol ne la soutient plus assez, notre écroulement vint sans crier gare. Un jour, disons vers 1965, nous nous sentions forts comme cent, mille ans auparavant, prêts à la reconquête ; le lendemain, dix ans après, quasi marginalisés. Tout à coup notre métaphysique est dépassée, nos dogmes ignorés, notre morale raillée. La puissance de nos armes ne venait que du crédit qu’on leur accordait. Si longtemps, ce crédit allait de soi ; il a disparu petit à petit, sans bruit. Et parfois, nous semblons en être encore trop étonnés pour tout à fait l’admettre ; on aime se refaire entre nous le match de l’histoire, que n’a-t-on fait ci ou bien ça, été plus cela, moins ceci… comme si la victoire nous avait échappé par inadvertance.

Et le monde s’est emparé de notre équipement de combat. Il reforge nos armes à ses couleurs chatoyantes, et les brandit sans vergogne. Neuves, méconnaissables. Finie la morale de la vertu, vive celle du consentement. Finie la métaphysique du Dieu unique, vive celle d’un moi individuel, absolu et autonome, sommé de bâtir et de réussir sa vie. Finis les dogmes sur Dieu, vivent ceux sur les hommes, ce que doivent être leurs craintes, leurs envies, leurs plaisirs, leur corps, leurs opinions, leur liberté... 

Et le monde nous a dérobé tes brebis. Pas à pas, elles se sont éloignées. Chacune va maintenant son propre chemin, ou du moins s’en persuade… Tant de crédules se joignent sans le voir aux troupeaux des marchands, tant croient enfin être libres dans les fers de la jouissance promise. 

Oui, ce monde informe nous a vaincus. C’est l’heure de croire Seigneur. Croire que tu demeures vainqueur du monde. Mais que faire ? Comment proclamer la bonne nouvelle à qui croit la connaître et n’en a cure ? 

Faut-il réaffûter nos vieilles lames ? Miser sur la nostalgie du bercail ? Ecoutons les brebis. Nostalgie d’un monde clos disparu peut-être, mais point de notre joug. Combien seraient prêtes à céder leur autonomie, même factice ? L’attrait de la liberté ne s’oublie guère... 

Faut-il alors barricader nos sacristies ? Fermer nos yeux et nos oreilles à la clameur du monde en attendant sa chute ? Refaire système dans un entre-soi finalement confortable ? Mais alors, nous ne serions plus l’Eglise universelle ! Juste un lobby de gentlemen, sûrs de leur bon droit naturel. Une société non plus spirituelle mais politique, fondant son identité dans l’opposition à ce qui lui est contraire, à ceux dont la simple existence fragilise les valeurs que l’on voudrait transcendantes[2].

Non. Il faut consentir. Consentir à notre faiblesse, à la souffrance de voir le monde s’éloigner du Christ. Consentir à ne plus avoir raison, à ne plus posséder la vérité, sur tout, par avance. Consentir à écouter. Consentir à la démocratie, à la pluralité, à la multitude des convictions et des désirs, aux conflits qui en découlent, à la diversité de tes créatures. A l’image de Bernadette, renoncer à convaincre, à faire croire[3]. Juste dire et vivre le Christ. Laisser briller la lumière du Christ à travers les vases d’argile que nous sommes. Croire que les ténèbres ne peuvent l’arrêter, qu’elles ne la rendent que plus lumineuse. Briller non pas au-dessus du monde, en surplomb, mais briller au cœur du monde. Briller dans la pâte du monde.

Consentir puis nous réjouir. Nous réjouir car nous croyons que tu es toujours à l’œuvre, que tu aimes tant ce monde, tellement plus que nous n’en sommes capables. Nous réjouir car tu es déjà vainqueur, même si ta victoire demeure voilée ici-bas. Nous réjouir car si peu viennent à nous désormais pour de mauvaises raisons. Tant de siècles que ton Eglise attire et abrite en son sein le péché. L’orgueil, la volonté de puissance, la domination. Tant de frères convers et de bonnes sœurs corvéables à merci, tant de curés et de prélats avides d'honneurs, tant de saints maltraités par les clercs[4]... Nous réjouir car nous voici enfin débarrassés du fardeau de la puissance. Nous sommes maintenant plus légers. Les mains vides. Comme Paul[5], comme Pierre[6]. Comme toi Seigneur, comme toi sur la croix

Puis t’annoncer. Devenir prophètes dans le désert du monde. D’un prophétisme qui ne soit pas un conservatisme. Ne pas nous arc-bouter sur les vestiges du passé, ce passé qui nous semble toujours plus beau qu’il ne fut. Mais aller vers la fin des temps d’où tu nous appelles. Parachever la création dans nos vies quotidiennes. Manifester la vie du Christ en nous, témoigner par une fraternité ouverte à qui le souhaite de la vie éternelle en germe dans nos communautés, dans nos familles. Montrer l’amour, tant célébré et méconnu. Accueillir la Joie, celle que rien ni personne ne peut nous ravir. Donner envie ! Au milieu des épreuves, au fil des vicissitudes, incarner l’amour.

Béni sois tu Seigneur. Dieu qui es fidèle et juste, réponds à ton Église en prière, comme tu as répondu à Jésus, ton serviteur. Quand le souffle en elle s’épuise, fais-la vivre du souffle de ton Esprit : qu’elle médite sur l’œuvre de tes mains, pour avancer, libre et confiante, vers le matin de sa Pâque[7]...


                                          

[1] En 1770 fut publié un « Avertissement du clergé de France (assemblé à Paris par permission du Roi) aux fidèles du royaume sur les dangers de l'incrédulité ». On peut y lire en introduction : « Ce ne sont plus seulement, comme de leur temps, quelques dogmes particuliers qui sont attaqués. L’impiété cherche à nous enlever le dépôt entier de nos saintes vérités : affranchie de tout respect, elle ne met plus de borne à ses projets de destruction. Des écrivains téméraires, réunis, comme ces nations étrangères qui avaient conspiré la ruine du peuple de Dieu, semblent vouloir, par leur productions criminelles, exterminer jusqu’au nom du Très-Haut de dessus la terre (…) [Dans cet avertissement,] nous nous attacherons à vous faire voir que les avantages que promet l’incrédulité, et la science dont elle se pare, ne sont que prestige et mensonge ; qu’au lieu d’élever l’homme, elle le dégrade et l’avilit ; qu’au lieu de lui être utile, elle nuit à son bonheur, qu’elle dissout les liens de la société, détruit les principes des mœurs, renverse les fondements de la subordination et de la tranquillité publique. Nous vous prouverons en même-temps que vos intérêts les plus chers sont liés au maintien de la Religion ; que sans elle nous ne pouvons avoir, ni une connaissance suffisante de nos devoirs, ni la force de les pratiquer ; que notre faiblesse, nos imperfections, ce que nous sentons en nous-mêmes ; ce que nous éprouvons au dehors, tout annonce la nécessité et les avantages d’une Révélation ; qu’elle seule enfin nous ouvre le chemin de la vérité et du bonheur. »

[2] Carl Schmitt, La notion de politique (1932) : la distinction entre amis et ennemis est le propre de la politique, comme celle entre le bien et le mal est le propre de la morale.   

[3] "Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire." dira Bernadette aux sceptiques.  

[4] comme Jeanne d’Arc condamnée au feu par cent vingt religieux et théologiens, Ignace emprisonné par l'inquisition espagnole, Jean Eudes calomnié par le clergé de cour, Jeanne Jugan dépouillée par l'abbé Le Pailleur, et tant d'autres...

[5] 1Co 2, 1-5 : Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse. Parmi vous, je n'ai rien voulu connaître d'autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. Et c'est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je suis arrivé chez vous. Mon langage, ma proclamation de l'Évangile, n'avaient rien à voir avec le langage d'une sagesse qui veut convaincre ; mais c'est l'Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

[6] Ac 3, 2-9 : Pierre et Jean montaient au Temple. On y amenait justement un homme qui était infirme depuis sa naissance ; on l'installait chaque jour au Temple, à la « Belle-Porte » pour demander l'aumône à ceux qui entraient. Voyant Pierre et Jean qui allaient pénétrer dans le Temple, il leur demanda l'aumône. Alors Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean, et il lui dit : « Regarde-nous bien ! » L'homme les observait, s'attendant à recevoir quelque chose. Pierre lui dit : « Je n'ai pas d'or ni d'argent ; mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » Le prenant par la main droite, il le releva, et, à l'instant même, ses pieds et ses chevilles devinrent solides. D'un bond, il fut debout, et il marchait. Il entra avec eux dans le Temple : il marchait, bondissait, et louait Dieu. 

[7] Office des Complies, oraison du mardi.

la seule aventure



« Notre Eglise est l’Eglise des saints. Qui s’approche d’elle avec méfiance ne croit voir que des portes closes, des barrières et des guichets, une espèce de gendarmerie spirituelle.

Mais notre Eglise est l’Eglise des saints. Pour être un saint, quel évêque ne donnerait son anneau, sa mitre, sa crosse, quel cardinal sa pourpre, quel pontife sa robe blanche, ses camériers, ses suisses et tout son temporel ? Qui ne voudrait avoir la force de courir cette admirable aventure ? Car la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure. Qui l’a une fois compris est entré au coeur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine.

Notre Eglise est l’Eglise des saints. Mais qui se met en peine des saints ? On voudrait qu’ils fussent des vieillards pleins d’expérience et de politique, et la plupart sont des enfants. Or l’enfance est seule contre tous. Les malins haussent les épaules, sourient : quel saint eut beaucoup à se louer des gens d’Eglise ? Hé ! Que font ici les gens d’Eglise ! Pourquoi veut-on qu’ait accès aux plus héroïques des hommes tel ou tel qui s’assure que le royaume du ciel s’emporte comme un siège à l’Académie, en ménageant tout le monde ? Dieu n’a pas fait l’Eglise pour la prospérité des saints, mais pour qu’elle transmît leur mémoire, pour que ne fût pas perdu, avec le divin miracle, un torrent d’honneur et de poésie. Qu’une autre Eglise montre ses saints !

La nôtre est l’Eglise des saints. A qui donneriez-vous à garder ce troupeau d’anges ? La seule histoire, avec sa méthode sommaire, son réalisme étroit et dur, les eût brisés. Notre tradition catholique les emporte, sans les blesser, dans son rythme universel. Saint Benoît avec son corbeau, saint François avec sa mandore et ses vers provençaux, Jeanne avec son épée, Vincent avec sa pauvre soutane, et la dernière venue, si étrange, si secrète, suppliciée par les entrepreneurs et les simoniaques, avec son incompréhensible sourire, Thérèse de l’Enfant-Jésus. Souhaiterait-on qu’ils eussent tous été, de leur vivant, mis en châsse ? assaillis d’épithètes ampoulées, salués à genoux, encensés ? De telles gentillesses sont bonnes pour les chanoines. Ils vécurent, ils souffrirent comme nous. Ils furent tentés comme nous. Ils eurent leur pleine charge et plus d’un, sans la lâcher, se coucha dessous pour mourir. Quiconque n’ose encore retenir de leur exemple la part sacrée, la part divine, y trouvera du moins la leçon de l’héroïsme et de l’honneur. Mais qui ne rougirait de s’arrêter si tôt, de les laisser poursuivre seuls leur route immense ? Qui voudrait perdre sa vie à ruminer le problème du mal, plutôt que de se jeter en avant ? Qui refusera de libérer la terre ?

Notre Eglise est l’Eglise des saints. Tout ce grand appareil de sagesse, de force, de souple discipline, de magnificence et de majesté n’est rien de lui-même, si la charité ne l’anime. Mais la médiocrité n’y cherche qu’une assurance solide contre les risques du divin. Qu’importe ! Le moindre petit garçon de nos catéchismes sait que la bénédiction de tous les hommes d’Eglise ensemble n’apportera jamais la paix qu’aux âmes déjà prêtes à la recevoir, aux âmes de bonne volonté. Aucun rite ne dispense d’aimer.
(...)
Notre Eglise est l’Eglise des saints. Du Pontife au gentil clergeon qui boit le vin des burettes, chacun sait qu’on ne trouve au calendrier qu’un très petit nombre d’abbés oratoires et de prélats diplomates. Seul peut en douter tel ou tel bonhomme bien pensant, à gros ventre et à chaîne d’or, qui trouve que les saints courent trop vite, et souhaiterait d’entrer au paradis à petits pas, comme au banc d’oeuvre, avec le curé son compère.

Notre Eglise est l’Eglise des saints. Nous respectons les services d’intendance, la prévôté, les majors et les cartographes, mais notre coeur est avec les gens de l’avant, notre coeur est avec ceux qui se font tuer. Nul d’entre nous portant sa charge, (patrie, métier, famille), avec nos pauvres visages creusés par l’angoisse, nos mains dures, l’énorme ennui de la vie quotidienne, du pain de chaque jour à défendre, et l’honneur de nos maisons, nul d’entre nous n’aura jamais assez de théologie pour devenir seulement chanoine. Mais nous en savons assez pour devenir des saints. Que d’autres administrent en paix le royaume de Dieu ! Nous avons déjà trop à faire d’arracher chaque heure du jour, une par une, à grand-peine, chaque heure de l’interminable jour, jusqu’à l’heure attendue, l’heure unique où Dieu daignera souffler sur sa créature exténuée, Ô Mort si fraîche, ô seul matin ! Que d’autres prennent soin du spirituel, argumentent, légifèrent : nous tenons le temporel à pleines mains, nous tenons à pleines mains le royaume temporel de Dieu. Nous tenons l’héritage des saints. »

Georges Bernanos, « Jeanne, relapse et sainte », article paru le 6 juillet 1929 dans La Revue hebdomadaire, à l’occasion du cinq-centième anniversaire de la victoire d’Orléans.

le règne de Dieu est tout proche


Parfois, notre parole est lourde ; et cela me pèse de nous entendre, nous l’Eglise. Nous entendre savoir, connaître, énoncer, assener ce qui est bien et ce qui est mal. Comme si la vie était simple. Comme si ce n’était pas difficile de vivre. D’être libre, de chercher le bonheur, de le perdre. Comme si l’on allait accueillir à bras ouverts des catholiques aux mains pleines de certitudes. Des gens biens, des gens qui savent. Comme si nous n’étions pas aussi des faibles. Des vases d’argile, des poteries sans valeur. Comme si notre seul mérite n’était pas de refléter le Christ, de laisser rayonner son Corps.

Espérer dans nos semblables. Croire que ce ne sont pas des gens qui pensent mal. Dont la conscience est mal éduquée, dont la liberté est pervertie. Ne pas croire peut être, tout au fond de nous, qu’ils ne sont pas assez bien pour être libres. Trop peu vertueux. Trop peu chrétiens. Qu’il faudrait pouvoir les éduquer, les conduire, les chaperonner, les contraindre. Comme si le mal était si important. Comme si le mal n’avait pas déjà été vaincu par une grâce surabondante, vaincu en espérance.

Mais croire qu’ils ont soif. Soif de bonheur, de vie en plénitude. Et peut-être même soif d’une eau qui deviendrait en eux source jaillissant en vie éternelle...

Eh, s’ils ont soifs, pourquoi ne boivent ils pas ? Est-ce parce qu’ils préfèrent rester dans leurs habitudes, leurs petits arrangements, leurs peurs et leurs envies ? Ou est-ce parce que nous ne leur parlons que si peu de bonheur ? De joie parfaite ? Que nous avons perdu les chemins des cœurs ?


Et puis finalement, peut-être notre vérité est-elle Vérité de la vie éternelle, et non vérité politique, dans l’histoire ? Peut-être ne sommes nous pas doués pour le temporel, comme notre passé nous le rappelle ? Peut-être notre vérité est-elle indissociablement Chemin, Vérité et Vie… Ne devient lumineuse que dans un cheminement par, avec, en Christ. Cheminement vers la vie éternelle, la vraie vie, la vie bonne avec et pour les autres, la vie en plénitude. 
Exact inverse de la volonté de puissance. Non pas sans le mal mais en dépit du mal.

Peut-être notre mission d’aujourd’hui est-elle d’annoncer, de prophétiser une possibilité de vie éternelle ? Vie toujours voilée ici bas, qui naît en l’homme non d’une rectitude morale mais d’un désir d’accomplissement, de béatitude…



« Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu'on vous offrira. Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : 'Le règne de Dieu est tout proche de vous.' Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, sortez sur les places et dites : 'Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous la secouons pour vous la laisser. Pourtant sachez-le : le règne de Dieu est tout proche.' » Lc 10, 8-11